Espérée depuis plusieurs générations de Fujifilm X, dans les séries T, Pro et X100, la stabilisation IBIS arrive enfin. Après que Fujifilm l’a implémentée dans les X-H1 et GFX100, il ne faisait guère de doute qu’elle finirait par arriver au sein de ces modèles. Le X-Pro3, sorti fin 2019, n’y a pas eu droit. Ni le X100V, dévoilé récemment.
Quatrième génération
La stabilisation interne était attendue sur le successeur du X-T3. Banco, avec le système IBIS sur cinq axes intégré dans le X-T4, Fujifilm revendique un gain de six vitesses et demi. Sans préciser, pour l’instant, si le système OIS (optique) fonctionne simultanément avec celui embarqué dans le X-T4.
- Le capteur Cmos X-Trans IV est identique à celui du X-T3.
Par rapport au X-H1, la précision de détection des mouvements serait huit fois supérieure, indique la marque, grâce aux récents capteurs gyroscopiques, mais aussi « à une disposition affinée de la structure d’amortissement de l’obturateur ». Pour amortir les vibrations, pas de ressorts, mais des dispositifs magnétiques, embarqués dans la structure IBIS. Ce qui aurait permis de réduire son volume de 30 % et son poids de 20 %, par rapport au système IBIS du X-H1, selon Fujifilm.
- Les modes Boost et Economy sont directement accessibles sur la poignée optionnelle.
En vidéo, un mode Boost sera proposé. A priori, pas de mode haute résolution au programme, pour accroître la définition. C’est toujours le capteur Cmos BSI X-Trans IV de 26 Mpxl qui officie, de même que le X-Processeur 4, à l’œuvre dans les X-T30, X-T3 et X-Pro3, qui reprend du service. Outre les Jpeg et les traditionnels modes de simulations de films (qui s’enrichissent d’un film Eterna sans blanchiment), il sera possible d’enregistrer en Raw avec compression non réversible ou sans perte. Et de générer des Tiff sur 8 ou 16 bits depuis le boîtier.
Nouvel obturateur
Nous l’avons rapidement évoqué dans les lignes précédentes : le X-T4 est doté d’un nouvel obturateur à plan focal, donné pour 300 000 déclenchements par Fujifilm. Basé sur un « moteur sans noyau à courant continu au couple élevé », il permet de gagner en rapidité, par rapport au X-T3. Le délai de déclenchement devrait être raccourci, tandis que la cadence augmente singulièrement, en obturation mécanique, puisque l’on passe de 11 im/s sur le X-T3, à 15 im/s (110 Jpeg, 38 Raw compression sans perte, 35 Raw non compressés, données fournies par la marque) sur le X-T4. En mode électronique, il sera toujours possible de photographier à 20 im/s, voire 30 im/s avec un recadrage 1,25x.
- L’obturateur a été revu. Il est donné pour 300 000 déclenchements par Fujifilm.
Du côté de l’autofocus, on retrouve le système du X-T3. Toutefois, la mise au point serait plus rapide sur le X-T4, grâce à un nouvel algorithme et au suivi amélioré (Fujifilm annonce un taux de réussite doublé par rapport au X-T3). La fonction de détection de visages et des yeux serait également plus performante. Il ne serait pas étonnant qu’une mise à jour soit bientôt proposée aux possesseurs de X-T3 pour bénéficier de certaines de ces avancées, Fujifilm nous y a habitués par le passé.
Accu plus endurant
L’autre principale évolution se situe au niveau de l’accu. Exit le NP-W126S. Avec l’arrivée de la stabilisation, place au NP-W235, qui procurerait, d’après Fujifilm, une autonomie 1,5 fois supérieure. La marque annonce ainsi une capacité de cinq cents vues (six cents en mode Éco, qui fait son apparition aux côtés de Normal et Boost) par charge.
- L’accu NP-W235 alimente le X-T4. Il remplace le NP-W126S.
- Un chargeur optionnel permet de faire le plein de deux accus NP-W235 simultanément.
- La poignée optionnelle comporte deux accus, en plus de celui logé dans le boîtier.
En utilisant la poignée optionnelle VG-XT4 – uniquement compatible avec le X-T4 –, alimentée par deux accus NP-W235, en plus de celle logée dans le boîtier, l’autonomie serait de 1 450 images (1 700 en mode éco). Sur celle-ci, on note un curseur d’accès aux modes Normal, Economy et Boost. En parlant des accessoires, le flash EF-X8, fourni avec les X-T1/X-T2/X-T3, devient optionnel.
- La poignée optionnelle VG-XT4.
Mode vidéo pro
L’arrivée de la stabilisation interne est également une excellente nouvelle pour les amateurs de vidéo. Nous l’avons déjà mentionné, un mode dédié (boost) sera disponible dans les menus. Et il sera possible de la combiner avec la stabilisation électronique. Les réglages vidéos sont désormais totalement indépendants des menus photos et le menu rapide (Q) est aussi dissocié, dès lors que l’on bascule dans le mode vidéo, ce qui s’effectue désormais sous le barillet des vitesses d’obturation : deux pastilles, blanche (Still, pour photo) et rouge (Movie, pour vidéo) sont nichées en lieu et place des modes de mesure de l’exposition, sur le X-T3. Au fil des modèles, la vidéo prend du galon – surtout depuis le X-T2.
- La vidéo prend une place de plus en plus importante, en témoigne le sélecteur au-dessus de la touche AF-On…
Le branchement d’un casque audio passe désormais par un accessoire (fourni), connecté en USB. On pourra opter pour un niveau Mic ou Line, en utilisant un micro externe. Pour ce qui est des cadences, il sera toujours possible de filmer à 24, 25 ou 50 im/s en 4K DCI (4 096 x 2 160 pixels) ou UHD (3 840 x 2 160 pixels), avec un débit de 400 Mb/s. Durée maximale : 20 minutes. En 1 080p, on pourra désormais tourner à 200 im/s (jusqu’à 30 minutes). C’est mieux que sur le Lumix G9. Une fonction « Assistance visuelle F-Log » fait son apparition. On pourra utiliser les profils F-Log ou Eterna/Cinéma.
EVF et LCD
Un écran qui pivote, jusqu’ici, rien de nouveau. C’est le cas depuis le X-T1. Le fait que le LCD soit orientable dans toutes les directions (comme sur les OM-D E-M1 Mark III ou Lumix G9, concurrents du X-T4) constitue une évolution non négligeable : reste à voir dans quelle mesure il restera manipulable, une fois les câbles (micro, HDMI), branchés sur le côté.
- L’écran LCD est désormais orientable dans toutes les directions.
Cette solution semble, sur le papier, plus convaincante que celle mise en œuvre sur le X-Pro3, qui nous a laissés quelque peu sceptiques (lire notre test dans notre numéro 121). La taille de la dalle demeure identique par rapport au X-T3 (3 pouces) ; la définition augmente en revanche, passant de 1,04 Mpts à 1,62 Mpts. Elle est toujours tactile.
Pour autant, Fujifilm n’a pas sacrifié le trèfle, sous le joystick, et nous nous en réjouissons : nous regrettons sa disparition sur les X-Pro3 et X100V (test à venir dans notre numéro 124), ne serait-ce que pour solliciter des fonctions (on peut certes le faire sur l’écran LCD des X-Pro3 et X100V, mais la mise en œuvre est moins intuitive), ou naviguer dans les menus, le joystick étant un peu trop sensible.
- Le trèfle a été conservé, alors qu’il a disparu sur les X-Pro3 et X100V.
La définition et les caractéristiques du viseur Oled sont strictement identiques à celles du X-T3 (et des X-Pro3/X100V). À savoir 3,69 Mpts, grossissement 0,75x et dégagement oculaire de 23 mm. Par contre, trois paramètres font leur apparition : priorité à la faible luminosité, priorité à la résolution ou priorité au rafraîchissement.
Construction et ergonomie
Mise à part une rotation d’écran d’un nouveau type, pas de révolution au niveau de l’ergonomie. À l’instar du trèfle, la disposition des touches correspond à leur agencement sur le X-T3. En y regardant de plus près, seule leur nature diffère. Nous l’avons vu au chapitre vidéo, le sélecteur jadis dévolu à la mesure de l’exposition sert désormais à basculer entre modes photo ou vidéo. Le trio de touches AE-L/AF-L/Q est respectivement remplacé par AF-On/Q/AEL.
- La touche Fn sur le dessus change de place et se rapproche du déclencheur.
Sous le barillet dédié à la sensibilité Iso, apparaît le sigle HDR, en lieu et place du mode Panorama qui est déporté vers une autre position. Sur la face avant, on retrouve le sélecteur de mise au point, une touche programmable et une prise synchro flash.
- Le flash externe EF-X8 devient optionnel.
L’enregistrement des données passe toujours par deux compartiments SD (compatibles UHS-II). WiFi et Bluetooth permettent de piloter le boîtier à distance et de partager des fichiers avec l’application Camera Remote. Avec l’arrivée de la stabilisation, le X-T4 gagne un peu en volume et en poids par rapport au X-T3 : 134,6 x 92,8 x 63,8 mm pour 607 g (avec accu et SD) contre 132,5 x 92,8 x 58,8 mm/539 g. L’ensemble est protégé contre les intempéries, c’est le cas de tous les modèles de la série depuis le X-T1.
Le prix s’élève à 1799 € (boîtier nu) et la commercialisation est prévue pour avril.